Paris le 8 mars 2002

 FLASH/INFO 02/09

Objet : Menaces sur le titre d'ingénieur diplômé et les écoles d'ingénieur privées

Nous vous adressons ci-après le texte du communiqué que le CNISF a envoyé à la presse nationale et aux agences de presse parisiennes le 5 mars. Nous vous invitons à utiliser ce texte auprès de votre entourage, notamment politique, si l'occasion se présente, pour souligner notre profond désaccord avec les méthodes utilisées par l'Administration.

Le titre d’ingénieur en danger

Le CNISF a été informé de la présentation début février au CNESER d’un projet d’arrêté de création d’un nouveau diplôme de Master à bac+5, ayant vocation à se substituer plus ou moins rapidement aux deux principaux diplômes existants, le DEA d’une part, le DESS d’autre part.

Le CNISF s’interroge sur l’impact de telles initiatives sur les formations des cadres pour l’industrie et précisément sur la place " laissée " au diplôme et au titre d’ingénieur, sans parler des diplômes des grandes écoles de commerce.

Force est en effet d’observer :

Ce projet, non concerté ni avec les écoles sous tutelle de l’Education Nationale (CDEFI), ni avec les autres départements ministériels, pas plus qu’avec la CTI et la toute nouvelle Commission d'Evaluation des Diplômes et Formations de Gestion, porte en lui une ambition de reconstruction sous l’égide de la DESUP de tout le dispositif de formation supérieure professionnelle dans un esprit d’uniformisation des règles et d’accentuation des contrôles. Les dispositions annoncées représentent une menace caractérisée à la fois sur le diplôme et sur le titre d’ingénieur, et plus encore sur l’espace d’autonomie et d’initiative accordé aux établissements sous la supervision d’une instance, la CTI, pleinement ouverte aux points de vue du monde de l’entreprise.

Avec le même intérêt de convergence et de lisibilité accrue des diplômes et des titres, nos voisins allemands, belges, espagnols ou même italiens n’ont absolument pas l’intention de saborder leurs filières d’ingénieurs ni leurs capacités à développer un projet de formation porté par une vision d’intégration du monde professionnel, par opposition à un dispositif cumulatif nord-américain segmenté par niveaux et centré sur la diffusion de savoirs.

Le projet actuel traduit la volonté d'une Administration d’inscrire de force dans le cadre réglementaire, et ce dans une démarche d’uniformisation sous tutelle étatique, un projet non négocié avec les acteurs de terrain aboutissant à mettre hors jeu tout l’enseignement privé et à marginaliser le titre d’ingénieur.

Daniel AMELINE